Les poissons doivent bouger constamment pour pouvoir accéder aux trois grandes zones vitales : les zones d'abri, les zones de frayère et les zones de nourriture.
Ces migrations sont souvent courtes et ont lieu tous les jours.
Elles varient selon les milieux (les rivières ou les lacs), les espèces et les périodes de l'année.
Mais la plus importante migration pour le poisson est la migration de reproduction.
Prenons l'exemple de la truite. Elle rencontre un dilemme. Plus elle s'approche d'une grande rivière et plus la quantité de nourriture est importante. Les truites nées dans les petits ruisseaux vont donc descendre (c'est la dévalaison) pour coloniser ces grands milieux plus riches. Cependant, la reproduction a lieu tous les ans dans les petits ruisseaux. Les géniteurs de truite doivent donc remonter les cours d'eau pour aller pondre leurs œufs dans les frayères (c'est la montaison). Voilà pourquoi une truite migre.
Les poissons vont devoir migrer pour survivre. Cette migration est plus ou moins longue en fonction de l'espèce. Regardez quelques chiffres des distances de migration des poissons, du plus
sportif, l'anguille, au moins sportif, le chabot :
L'anguille migre au travers de l'océan Atlantique de la mer des Sargasses vers l'Europe sur plus de 7 000 km !
La truite peut migrer jusqu'à 40 km pour aller se reproduire.
Le saumon atlantique migre sur près de 3 000 km du Groenland à la Corrèze !
Le chabot lui ne fait que quelques dizaines de mètres pour rejoindre ses frayères !
La continuité écologique est donc la continuité entre tous les habitats du poisson. Ces espaces vitaux doivent être connectés entre eux, sinon le cycle vital de chaque espèce n'est plus
assuré. Même si ce n'est pas forcément la seule raison à la disparition d'une espèce, cette notion est fondamentale pour assurer la présence du poisson. Prenons l'exemple de la
disparition du saumon en France suite à la construction des grands barrages hydroélectriques sur les grands fleuves à partir de 1850.
Les obstacles à la migration des poissons, seuils, barrages, étangs ou buse, peuvent rompre cette continuité écologique. Il est possible de réaliser des aménagements pour résoudre ces problèmes :
ce sont les passes à poissons.
La loi impose désormais d'assurer la continuité écologique (montaison-dévalaison et le transit des sédiments) pour tous les nouveaux ouvrages.